Levivre

Dans le monde ainsi né

Le vécu en bagage

Chacun sa perception

La Création, la Vie, c'est bon quand certains la partage, la donne à voir...je remercie la vie riche qui permet de ne pas s'ennuyer dans une vie morne et triste, comme peut l'être la vie.

Il entre, son boujour mesdames, en respect sa distance tendrement en bontés, je le suis, ferme la porte,

et vais m'asseoir un petit bout de table, son fauteuil accueillant, un journal un peu plus loin, je le prends,

c'est bon cette dame qui choisit ses thés, cette autre des autres choses, discrète je n'en sais rien, je la laisse

ses intimes,

et puis, une bouilloire, et sa tasse à thé au jasmin, un petit chocolat, les sucres je les laisse,

voilà que le monsieur, tout son attentionné, demande des conseils à la dame attentive, il cherche à remercier

avec des chocolats, les trois dames qui s'occupent de lui, il souhaite le même paquet pour chacune, les trois

sont si superbes,

mais lui est son panache le voit il le sait il?

il est cet élégant monsieur de sa fin d'âge son digne si charmant d'être préoccupé de faire réel plaisir, il écoute,

se décide, il m'émeut tendrement,

puis c'est le temps des paquets, qu'il trouve magnifique, c'est vrai qu'ils sont si beaux, goûteux de leurs papiers,

c'est si beau un cadeau à l'oeil qui le reçoit, et lui son bel présent, goûte son oeil ravi devant ses trois paquets,

le temps prend sa lenteur, s'arrête se ronronne, cette torréfaction, son petit bout du monde, un petit coin de paradis,

où le bel Humain me vit, il est bon, l'oeil gentil, c'est si rare que le temps préserve la bonté, bien plus souvent l'aigri

prend un peu trop de place ou voir toute la place,

il est ravi, et gai, content de ses cadeaux, il savoure en son âme le plaisir à l'avance de voir le regard attendri de

chacune des dames, les ondes rubannent mon coeur, ce moment pure merveille,

et quand il sort,

surpris, mon coeur émerveillé apprend ses 101 ans, qu'il porte belle élégance, de son pas de sa canne, il ne veut pas qu'on l'aide pour lui ouvrir la porte, il est ce galant qui traversa cent ans, imperceptibles à voir, quand on ne le sait pas,

il semble quinze ans de moins, et cela donne espérances, de la bonté du temps qui offre ce charme joli, d'offrir à

ses enfants, et se petits enfants, sa si jolie présence...

Je suis émue encore, cette rencontre fut forte, étonnante, porteuse d'espoirs quand la santé.

Ce qui est déroutant, dans la vie, c'est de voir comme les gens s'en fichent de tellement d'êtres et prennent soin de leurs choses...C'est tellement souvent,

alors,

quand des ondes invisibles apportent de l'attention, du réconfort, de la bonté, c'est Tellement de cueillettes dans son panier du jour,

un regard, des petits mots, recueillis doux posés, tout au fond de son âme, on est déjà moins seul,

il y a ces présences, qui donnent à *levivre, son sens...

Le petit bois papote, les oiseaux ramassent des herbes sèches, ils font leurs nids pour accueillir, c'est Tellement grand et si bon et si bel cette notion d'offrir un nid tendre, une nappe blanche, à carreaux, une branche de fleurs dans un pot, l'air du temps, sa suave, humer serein, se respirer, apprécier ce goût de vie, dans un rien, presque rien, qui donne vie...

Le nid est encore vide dans le hall, mais le sac à dos d'espérances bat de ses ailes de son plein.

C'est bon d'entendre le Projet Individualisé du Foyer d'Accueil et d'Hébergement, du jeune homme autiste de vingt six ans, entré au foyer il y a quatre mois, pour quatre nuits et un week par mois,

dans le RAPPORT A SOI,

              RAPPORT AUX AUTRES,

              RAPPORT A L ACTION.

C'est bon d'entendre, l'éducatrice référente, l'AMP, de son étage, rassurantes dans leurs compréhensions avec leur résident.

C'est bon, et cela allège, sonnée en ressortant le relâchement possible, c'est bon, de se sentir soutenus, le jeune homme autiste, le parent, par une prise en charge qui est belle de rapports Humains pris en compte.

C'est plus dur, voir douloureux, quand il faut reparler du passé avant le foyer, avant l'ESAT, c'est tellement du passé que je souhaite derrière, rangé tranquillement son état de mal de ses neuf mois.

C'est bon quand la Toto quitte un quart d'heure avant la fin du RV, elle a un autre RV de santé, les dérangements des derniers jours laissent des maux à soigner. Il ne suffit pas de se dépasser, il faut encore faire face avec délicatesse et tendresse avec soi. L'estomac se soulève un peu, après toutes ces luttes derrière, pour en arriver à Aujourd'hui.

C'est bon de manger dans une crêperie de vieux murs à Guérande intra muros, de savourer, de s'endormir un peu les yeux éveillés, une nuit sa courte,

c'est bon avec la distance, de voir ses forces limitées, sa nécessité de se protéger, d'accepter de belle grâce la vie qui est confiée, de ressentir ses petits rayons intérieurs, de rêver encore qu'enfin, le plus dur est derrière,

c'est bon d'imaginer que cette fois, cela va aller, que cela va glisser tendre et doux, le jeune homme si épanoui ce week. Et puis cette formation va tant les aider à le comprendre, l'approcher dans ses fragilités, ses forces, encore plus.

C'est bon de ressentir cette confiance vers devant, je peux envisager de lâcher prise, le Projet Individualisé du foyer bon pour lui, le Projet Individualisé de l'ESAT SA ESAT, parle par son épanouissement croissant au jeune autiste, depuis un an.

C'est bon les remises en questions, les cheminements, quand il mènent vers du meilleur.

Merci la vie, d'offrir tout cela, si désespérée en des temps,  tout cela est derrière et c'est bien.

Et...

C'est bon de renouer avec l'humilité d'être soi, limité, modeste devant la vie qui se donne à *levivre.