Levivre

Le vélo attend patiemment pour se faire regonfler après son hiver poussif de mort lente; des temps si froids à traverser, un chapeau de paille est repéré, pour laisser la belle ombre chouchouter la peau trop fragile, le soleil brûle ici, les cheveux se sont laissés aller à un nouveau visage dessiné ce matin,

c'est essentiel de vital de serrer fort de fort ses perles précieuses de vie, même si cela demande parfois de gros efforts immenses pour ne pas céder à cette tristesse envahissante. Après tant d'efforts de vie, faits, l'effondrement peut  être bel d'émouvant,  cela reste si dur de vides à connaître et  si touchant de s'extraire du douloureux de sa vie, pour rester vivant.

La mer cela apaise, mouvements de voiles aussi, le réveil tendre et bon, calme et paisible son cours, avec lui, après cette nuit courte en ondes remuées,

la bise du temps ce jour, c'est aller vers ce Nantes, qui remplace ce Lille,

un changement de région,

quitter tout, quitter ceux,

quitter tout ce qui est construit,

et dans son nouveau nid, susurrer ses petits mots, s'étonner d'être celui, savoir qu'on est aussi, on ne change pas des lambeaux qui restent tels accrochés, d'autres morceaux de peau sont restés dans le Nord,

l'ouverture Aujourd'hui, il y  a tant derrière de chemin parcouru, rencontres de lumière avec des êtres tels,

que ce parcours fut long, et qu'il semble fort court.

Reste à présent la place pour se vivre ce temps,

le viser en beautés c'est un bel cap encore.

Un filet de tendresses, des jolis rubans de soi,

c'est bon d'empaqueter sa vie, et de la traîner légère,

pour qu'elle accueille encore des délicatesses, des beautés,

dans les mailles de son filet,

pour qu'un jour, un bel jour,

le filet bel se pose,

que l'être s'assoit bel tendre, paisible,

et contemple ses raretés que la vie offre en chemin,

peu importe la masse,

chacun a sa récolte,

et ce bel précieux de vie,

l'indicible, l'invisible,

peut se porter nombreux,

sans rien peser d'une tonne,

mais donnent l'élan d'une vie,

son magique, ses merveilles,

et c'est fort délicat, que ce butin pas volé,

qui ne revient qu'à soi, au prix de grands efforts,

d'épuisement, de noyade,

si belle sérénité,

que ses perles belles serrées,

à la nacre son micron, qui s'enroule sa perle,

et si peut être un jour,

son dernier jour de vie,

la perle de culture belle étincelle de vie,

au fond de ses prunelles,

c'est le temps d'une vie,

à se briller pour elle.

La chute est derrière, elle laisse de belles traces, il faut le bel avancer son pas, son chaque jour, sans oublier jamais de regarder où il se pose, se choisir de bonnes bottines, tout chemin n'est pas lisse, cela évite les entorses,

et puis oser grimper, descendre, sauter légèrement de rocher en rocher,

des perles de vie de telle puissance de se ressentir en force, hier, tout au bout du sentier, près de la petite maison au plus près de l'océan, les bottines légères, la prudence, la joie de savourer l'isolement, tout au bout, tout au bout, en seule, la mer devant, les clapotis, la beauté, le soleil, la liberté.

Et quand elle s'offre la vie, en allant la chercher dès que c'est possible,

Merci.

Il y a l'extraction

c'est bon de prendre distance, de quitter le noeud d'agacements, de mise en péril de soi quand les choses sont dites et redites, de savourer la vue, le calme, les roulis, hors atteintes de l'agresseur,

il y a la vie

qui rattrape son cours, car il rejoint la mère, déjà plus détendue, qui a presque oublié, le conflit, l'orage,

il y a le harcèlement

qui reprend, et c'est facile de se perdre juste un instant de vigilance, les bottines trébuchent sur des rochers plats

il y a la chute

les genoux touchent la roche, les mains se prennent un plat, le poignet gauche se plie fort

il y a la chance

de se relever de suite, de le voir si surpris, sa mère qui tombe saoulée, et tous les maux se taisent

il y a le zen

qui reprend belle allure,

il y a le jour

où ce n'est pas le dernier jour, mais juste un passage obligé pour avancer encore avec

il y a l'amour.