L’âme a, autant que le corps, besoin de respirer et de manger. La respiration de l’âme c’est la beauté, l’amour, la douceur, le silence, la solitude. La respiration de l’âme c’est la bonté. Et la parole. Dans la prime enfance tout rentre par la bouche. L’enfant en bas âge prend l’air, la parole, le pain, la terre, il prend tout ça avec ses doigts et il colle ses doigts contre sa bouche et il engloutit l’air, le pain, la terre. Et la parole. Il y a une immédiateté charnelle de la parole. Il y a une présence physique de l’âme, donnée par la parole quand elle est vraie.
Je cite encore les mots de C.Bobin, écrits dans son livre *l'épuisement,
car je les aime fort, il me scintille l'oreille au plus près de mon âme.